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Élargir son champ

Le recadrage est pratiqué depuis les débuts de la photographie, pour éliminer ce qui gêne dans la composition de l’image. Mais pourquoi ne pas ajouter des pixels puisés dans d’autres images pour améliorer la composition ?

Retrancher ou ajouter ?

Avec nos appareils photo, nous visons à l’intérieur d’un cadre. Des éléments gênants pour la composition finale peuvent nous échapper pendant la prise de vue. Nous rognons ce qui distrait le regard au tirage quand il s’agit d’argentique ou en postproduction pour les images numériques.
En argentique comme en numérique, nous pensons plus à retrancher qu’à rajouter pour équilibrer une composition.

Si les techniques de tirage argentique permettent difficilement l’ajout, nous négligeons trop souvent cette possibilité en postproduction numérique. Aujourd’hui, l’IA propose de créer de toutes pièces du contenu à partir de l’existant. Mais rien ne remplace la réalité, si elle est disponible, grâce à la combinaison de plusieurs images.

Anticiper à la prise de vue

Les adeptes du panorama pratiquent depuis longtemps l’assemblage quand ils associent plusieurs vues. Mais on ne pense guère à étendre de quelques pixels une image cadrée de façon trop décalée en lui ajoutant les pixels manquants puisés sur d’autres cadrages. Encore faut-il avoir à disposition ces images complémentaires.

Cela s’anticipe. Au cours de la prise de vue, on sent assez souvent quand on a une bonne image. En vérifiant le cadrage sur l’écran arrière du boîtier, il peut néanmoins manquer de la matière sur les côtés, en haut ou en bas. La solution ? On réalise quelques vues avec la même distance focale en décalant vers les parties manquantes, afin de conserver le même angle de vue. Reste ensuite à assembler les images en postproduction.

L’image maître et ses complémentaires

L’image qui s’impose par son sujet, même si son cadrage est perfectible, va servir de fichier maître. Dans notre cas, c’est la position des enfants, répartis comme des lutins de toutes les couleurs. Mais le mur jaune situé à gauche n’a pas la même largeur que celui de droite. En recadrant sur la droite, le problème serait réglé. Mais la composition serait trop resserrée sur les enfants. On cherche donc la vue ou les vues qui permettront d’étendre le mur gauche. Nous en avons sélectionné trois, qui s’ajoutent au fichier maître.

Ajustement des images

Dans Lightroom, l’ajustement de la luminosité et des couleurs est réalisé sur cette image de référence dans le module de développement. Puis nous synchronisons les réglages de l’image principale avec les vues complémentaires pour obtenir une homogénéité de l’ensemble.

Photoshop, calques et Photomerge

Ensuite, plusieurs stratégies sont possibles pour combiner les images. Une des plus efficaces est de les ouvrir en tant que calques dans Photoshop avec Photomerge afin d’ajouter à l’image de base les éléments qui manquent (Lightroom ne peut pas faire ce travail). Photomerge va combiner les vues sélectionnées. La disposition automatique superpose les images en fonction des motifs similaires.

Affiner avec des masques

Dans la pile de calques de Photoshop, l’image de base doit se situer en bas. Si ce n’est pas le cas, déplacez-la en bas de la pile. Puis chaque calque supérieur est associé à un masque rempli en noir pour cacher sa visibilité (Calque > Masque de fusion > Tout masquer).

Il ne reste plus qu’à peindre dans chaque masque avec le pinceau, en blanc, pour faire apparaître ce qu’on souhaite ajouter sur la gauche de l’image. In fine, on opère un recadrage pour que les proportions de l’image soient équilibrées.

Recadrage

La pile de calques laisse apparaître des plages blanches. Le recadrage les élimine, tout en intégrant les parties ajoutées à l’image maître.

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Texte et photos : Philippe Bachelier, professeur de Techniques d’impression à Spéos

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