Flou de bougé, comment le corriger
Nul n’est à l’abri d’un flou de bougé, malgré la stabilisation des capteurs ou des objectifs. Curieusement, peu de logiciels proposent des remèdes efficaces, hormi Topaz Labs.
Le traitement efficace du flou de bougé d’une image dépend de la performance des algorithmes de l’application. Les corrections obtenues par Photo AI en viennent à bout.
Les objectifs à stabilisation, d’abord conçus pour les boîtiers réflex pour améliorer la netteté des images, on permis de déclencher à des vitesses aussi basses que ⅛ s avec de bons taux de réussite. Les capteurs stabilisés des appareils hybrides ne subissent pas les vibrations du miroir d’un réflex. Ils permettent des prises de vues nettes à la demi-seconde, voire à la seconde. Bien sûr, à condition que le sujet soit statique. Mais il arrive parfois que la meilleure vue d’une série soit victime d’un léger flou de bougé.
Décomposition et recomposition
Le flou d’une image causé par un mouvement est en fait une décomposition du sujet. Pour retrouver sa netteté, il faut le recomposer, à l’aide d’algorithmes spécifiques. Le flou est analysé comme une convolution et sa correction est obtenue par une déconvolution. Si le principe est connu des ingénieurs spécialistes de l’image numérique, peu de logiciels proposent un remède à ce problème. Ils se contentent d’une amélioration de la netteté qui joue sur l’augmentation du contraste de bord, ce qui ne résout pas vraiment le problème.
Il était une fois Photoshop
Pourtant, Photoshop a proposé une réduction spécifique du flou de bougé pendant plusieurs années grâce à un filtre de réduction de tremblement (Filtre > Renforcement > Réduction du tremblement…). Mais il a disparu depuis la version 23.3 en raison de la réécriture du programme. Quant à Lightroom, s’il propose un réglage de flou de l’objectif, rien n’est proposé pour l’instant pour éliminer le flou de bougé.
IA à la rescousse
L’intelligence artificielle, qui s’infiltre partout, n’a pourtant pas investi en masse la correction du flou de bougé. Pour l’instant, deux applications intègrent ce type d’ajustement propulsé par l’IA, qui fonctionne à partir de l’analyse de milliers d’images : Luminar Neo et Photo AI. Les performances du logiciel de Topaz Labs nous semblent la solution la plus convaincante. Photo AI n’est pas donné (199 $) et n’existe qu’en anglais. Une version d’essai permet d’évaluer ses performances.
Préréglages de Photo AI
Photo AI propose plusieurs réglages : Denoise (réduction du bruit), Sharpen (Accentuation de netteté), Adjust lighting (Ajustement de la lumière), Balance color (Ajustement chromatique), Recover faces (Récupération des visages) et Preserve text (Préservation de l’apparence du texte). Pour les flous de bougé, Sharpen est le plus pertinent, avec sa fonction Motion blur (Flou de bougé). L’ajustement de la netteté peut être général ou ciblé sur une partie de l’image, par exemple un personnage en entier ou tout simplement son visage. Avec un flou de bougé, il est rarement utile de corriger la netteté sur un arrière-plan qui aurait été de toute façon flou avec une prise de vue non bougée.
Flou de visage
Si la photographie comporte des visages, la correction du flou de bougé sur les visages sera souvent perfectible. Recover faces combiné au Motion blur apporte une récupération de la netteté plus modelée, plus réaliste. Néanmoins, l’utilisation conjointe des deux ajustements dans Photo AI n’a pas la souplesse des calques de Photoshop. Photo AI étant installé comme plug-in de Photoshop, on pourra scinder les deux types de traitement et travailler sur deux calques dans Photoshop.
Retour à Photoshop
Tout d’abord, on crée deux calques dans Photoshop. Le premier sera nommé Sharpen, le second Recover faces, pour reprendre les dénominations de Photo AI. Le premier calque est modifié grâce à Filtre > Topaz Labs > Topaz Photo AI puis Sharpen. Le second est modifié grâce à Filtre > Topaz Labs > Topaz Photo AI puis Recover faces. Un masque associé au calque Recover faces permet d’appliquer le traitement uniquement sur le visage.
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Texte et photos : Philippe Bachelier, professeur de Techniques d’impression à Spéos