Bracketing haute vitesse à main levée
Le bracketing d’exposition facilite la récupération des ombres et des hautes lumières pour les sujets à forte dynamique. En prise de vue à main levée, le mode de déclenchement en rafale évite les décalages de cadrage problématiques en postproduction.

Le bracketing est mal vu par les puristes. “Un signe de manque d’assurance” disait Ansel Adams. Il est vrai que pour le travail à la chambre, enchaîner rapidement les prises de vues en variant les réglages de diaphragme et de vitesse d’obturation peut nous faire rater l’instant magique d’une scène où la lumière est changeante ou encore si le sujet bouge. Et c’est sans compter le coût de chaque plan-film. En grand format, la règle est d’exposer juste.
Rafale
Les appareils numériques d’aujourd’hui offre plus de liberté que l’argentique, aussi bien à la prise de vue qu’en postproduction. Profitons-en. Les cadences en rafale atteignent désormais une dizaine d’images par seconde sur la plupart des boîtiers. Les fonctions de bracketing enchaînent plusieurs vues à divers IL d’écart.
Aligner 2 ou 3 vues à ± 2 IL de compensation fait face à la plupart des situations de scènes contrastées. Les capteurs les moins performants possèdent une dynamique entre 12 et 13 IL et les meilleurs entre 14 et 15 IL. 3 vues à ± 2 IL étend une dynamique de base de 12 IL à 16 IL. Si nécessaire, une variation de ± 3 IL est envisageable. Reste ensuite à fusionner tout ou partie des images dans son logiciels favori.
Tous les appareils numériques (ici, un Nikon D850) disposent d’un mode bracketing, compatible avec l’ensemble des modes d’exposition (PSAM). Le nombre de vues enregistrables et l’incrément en valeurs d’IL varient d’un appareil à l’autre, mais les principes restent les mêmes.
Le mode rafale combiné au bracketing permet à l’appareil d’enregistrer en une fraction de temps une série d’images sans décalages sensibles, même en prise de vue à main levée, avec toute l’information requise dans les ombres et les hautes lumières. Ici, un Nikon D850.
Décalage minime entre les vues
Si l’on combine la fonction bracketing à une rafale d’au moins 5 ou 6 images/seconde, l’appareil enregistre une série d’images sans décalage sensible en une fraction de temps, même en prise de vue à main levée, avec toute l’information requise dans les ombres et les hautes lumières. En pressant en continu le bouton de déclenchement, le mode rafale n’enchaîne que le nombre de vues programmé par la séquence de bracketing. Il ne va pas au-delà. On ne risque pas d’enregistrer des vues inutiles qui encombreraient la carte mémoire.
Préréglages d’exposition
L’appareil photo est réglé en fonction des conditions de lumière, du déplacement du sujet et de choix esthétiques (profondeur de champ, sujet figé ou non, etc.). A vous de déterminer le diaphragme, la vitesse et la sensibilité ISO. Les situations où un bracketing d’exposition est nécessaire sont assez fréquentes si on apprécie les sujets à grande dynamique. Il faut alors agir rapidement.
En reportage ou en photo de rue, préparer son appareil en mode bracketing d’exposition et en cadence de rafale fait perdre du temps. Les réglages d’utilisateur (U ou C selon les marques) sont alors d’un grand secours. Certains boîtiers peuvent mémoriser l’un (bracketing) ou l’autre (rafale) mais pas les deux. D’autres permettent de les combiner, notamment les appareils hybrides.
Les boîtiers hybrides, à l’instar de cet Olympus, peuvent combiner dans leur menu une séquence de bracketing et une cadence de rafales. Ici, 3 vues seront enregistrées à ± 2 IL et une cadence de déclenchements H à 15 images/s.
Avantage aux boîtiers hybrides
Sur notre Olympus OM-D E-M1 Mark II, la touche de réglage des cadences de prise de vue et du bracketing située sur le dessus du boîtier affiche le menu des préréglages de bracketing, par exemple 3 vues à ± 2 IL, ainsi que toutes les cadences élevées disponibles. Nous choisissons par exemple l’obturateur en cadence H (15 images/s). Ces paramètres peuvent en accompagner d’autres : automatisme priorité A, vitesse minimum au 1/250 s, ouverture f/5.6, auto ISO, etc.
Une fois ces choix effectués, dans le menu des modes personnalisés, il suffit de sélectionner un des réglages utilisateur. Dans notre exemple, c’est le C3, les C1 et C2 étant réservés à d’autres préréglages de prise de vues. En fonction de la lumière, du type de sujet photographié, l’appareil fera rapidement face à tout type de situation.
Les réglages établis à l’étape précédente sont enregistrables dans le menu de l’appareil (ici Menu Photo 1), dans la rubrique des modes personnalisés. Leur enregistrement est utile quand on a régulièrement besoin de réglages de base spécifiques.
Selon les appareils, on dispose de 2, 3 ou encore davantage de modes personnalisés. Sur ce boîtier Olympus, il y en a 3 : C1, C2 et C3. Ils correspondent aux modes accessibles sur la molette principale placée au-dessus du boîtier.
Les trois réglages personnalisés de la molette de mode complètent les classiques PSAM, la vidéo, etc. Les C1 et C2 sont programmés pour les prises de vues courantes sans rafale ni bracketing. Si une scène très contrastée se présente, on bascule sur C3.
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Texte et photos : Philippe Bachelier, professeur de Techniques d’impression à Spéos