Le terme photographie vient du grec photos qui signifie lumière, clarté, et de graphein voulant dire peindre, dessiner, écrire. La photographie c’est, littéralement, « écrire avec la lumière ».

L’invention de ce procédé nécessitait deux choses : réaliser un dispositif optique pour créer une image, puis pouvoir fixer cette image sur un support stable et durable. La photographie telle que nous la connaissons aujourd’hui résulte ainsi d’une longue suite d’innovations technologies et techniques dans de nombreux domaines : mécanique, optique et chimie tout d’abord, puis électricité, électronique et informatique ensuite.

Mécanique, optique et chimie

L’aventure de la photographie prend sa source à la fois dans les réflexions du philosophe grec Aristote et dans le Traité d’optique écrit par Ibn al-Haytham au XIe siècle : en perçant un très petit trou (sténopé) dans une chambre noire (camera obscura), on voit apparaître une image inversée dans le fond blanc de la boîte. Le principal inconvénient du sténopé est son manque de luminosité. Au XVIe siècle, la netteté de l’image s’améliore avec l’introduction de la lentille.

La découverte de l’action des rayons lumineux sur une surface sensible est attribuée aux alchimistes du Moyen Âge, qui connaissaient les propriétés du chlorure d’argent, sensible à la lumière. Cette découverte est suivie pendant les XVIIe et XVIIIe siècles par plusieurs chercheurs.

Nicéphore Niépce

Le premier procédé photographique est inventé par Nicéphore Niépce, un inventeur de Chalon-sur-Saône, vers 1824 : c’est l’héliographie. Les images sont alors obtenues avec du bitume de Judée (goudron naturel qui durcit à la lumière) étendu sur une plaque d’argent, après un temps de pose de plusieurs jours. La première photographie représente une aile de sa propriété à Saint-Loup-de-Varennes : c’est le « Point de vue du Gras », cliché de 1827 conservé à l’Université d’Austin au Texas depuis qu’Helmut Gernsheim en a fait don à cette institution, en 1963. C’est la première image fixée de l’histoire.

Point de vue du Gras – Nicéphore Niépce – 1827
Domaine du Gras à Saint-Loup-de-Varennes, demeure familiale de Nicéphore Niépce

En 1829, Niépce associe à ses recherches Louis Jacques Mandé Daguerre. En 1832, ils mettent au point, à partir du résidu de la distillation de l’essence de lavande, un second procédé produisant des images en 7 à 8 heures de temps de pose : le physautotype.

La « table servie » est la première nature morte fixée et l’une des premières photographies (physautotype) réalisée par Nicéphore Niépce, datant de 1832.

La table servie – CNAM

Daguerre

Niépce meurt en 1833. Daguerre continue alors les travaux et invente, en 1838, le daguerréotype, premier procédé comportant une étape de développement. Une plaque d’argent recouverte d’une fine couche d’iodure d’argent était exposée dans une chambre obscure puis soumise à des vapeurs de mercure qui provoquaient l’apparition de l’image latente invisible formée au cours de l’exposition à la lumière. Ce développement consistait en une telle amplification de l’effet de la lumière, que le temps de pose ne dépassait pas 30 minutes. Le fixage était obtenu par immersion dans de l’eau saturée de sel marin.

En découvrant le principe du développement de l’image latente, Daguerre trouve le moyen de raccourcir le temps de pose à quelques dizaines de minutes. En 1839, il promeut son invention auprès du savant et député François Arago, qui lui accorde son soutien. Ainsi, la date conventionnelle de l’invention de la photographie est le 19 août 1839, jour de la présentation par Arago à l’Académie des sciences de l’« invention » de Daguerre, le daguerréotype. C’est en fait une amélioration de l’invention de Niépce.

Portrait de Nicéphore Niépce dans sa jeunesse

Spéos et Niépce

Spéos protège activement le patrimoine mondial de la photographie avec la création et la prise en charge totale du musée de l’invention de la photographie depuis 1999 : le musée Maison Nicéphore Niépce. Cette maison est l’endroit où la toute première photo au monde fut prise par Nicéphore Niépce. Spéos contribue ainsi à mettre en valeur un lieu considéré comme faisant partie du patrimoine culturel mondial.