Ciel à la demande
Le ciel est très souvent la toile de fond de nos photos. Mais son aspect laisse parfois déçu. Depuis sa version 22, Photoshop nous facilite son remplacement.
Le ciel est presque inexistant sur l’image en bord de mer (Olympus OM-D EM1 MkII). Les personnages et le parasol coupent l’horizon. La photo du ciel est prise quelques mois plus tôt, en fin de journée (Nikon D850).
Intégration du ciel automatisée
Le paysage est une affaire de rencontre entre la terre et le ciel. Mais combien de fois sommes-nous enchantés par la lumière qui sculpte le paysage terrestre tout en regrettant que le ciel ne soit pas en harmonie ? Le logiciel Luminar s’est taillé une réputation d’expert en la matière dès 2019. Photoshop intègre une fonction similaire depuis sa version 22, en 2020. Dans les deux cas, une bibliothèque de ciels est proposée, mais des images personnelles sont importables.
Critères de sélection du ciel
Quel que soit le logiciel employé, quatre critères s’imposent pour que le résultat soit crédible. Le ciel doit s’harmoniser avec le reste de l’image sans paraître artificiel (distance focale similaire pour les deux prises de vues). La définition des deux images assemblées, terre et ciel, doit être suffisamment proche pour éviter des différences de netteté. Le niveau de bruit doit être équivalent. Des objets ou des personnages coupant l’horizon peuvent créer des halos à cause d’une mauvaise intégration du ciel.
Vérification des fichiers
Les trois premiers cas sont affaire de sens commun. L’harmonisation se vérifie rapidement par un copier-coller d’une image de ciel sur la photo que l’on souhaite modifier. Si l’angle de vision et les focales employées pour les deux vues sont très différents, l’échelle et la perspective sont faussées. La définition de l’image du ciel convient parfaitement si le même appareil photo est employé pour le ciel et pour le premier plan et que la sensibilité ISO des deux est assez proche pour éviter une différence de bruit. S’il y a recadrage de l’une des deux images, une différence du nombre de pixels entre les deux fichiers inférieure à 30 % évite une discontinuité de netteté entre les deux parties de l’assemblage.
Tolérance d’assemblage
Cela dit, un ciel, c’est flou : la marge de tolérance en termes de définition s’applique donc de façon pragmatique. Ainsi, notre premier plan provient d’un Olympus OM-D EM1 MkII avec une focale de 15 mm (équivalent 30 mm en 24×36) dont la largeur mesure 5184 pixels. Le ciel a été pris avec un Nikon D850 muni d’un 24 mm (8256 pixels). En théorie, pour conserver le même angle de vue, il faudrait un recadrage de ce dernier à 6604 pixels dans la longueur (et 4953 pixels dans la hauteur pour coller au ratio 4:3). Mais la zone lumineuse du soleil dans la photo du ciel se trouverait décalée par rapport au reflet du soleil dans l’eau. L’image est donc recadrée pour que la tache lumineuse du ciel correspondant au soleil voilé soit positionnée au-dessus du reflet du soleil dans la mer, à droite de l’image. On pourrait redimensionner ce fichier pour que sa définition corresponde exactement à celle du premier plan (5184 x 3888 pixels), mais la différence de taille s’adapte automatiquement pendant l’opération de changement de ciel.
Ciel personnalisé
La galerie de ciels par défaut s’étend aux photos personnelles importées du disque dur de l’ordinateur. À partir des ciels prédéfinis… donne accès aux fichiers sauvegardés dans Adobe Photoshop>Presets>Skies. Plus de ciels… met en lien avec le Creative Cloud d’Adobe.
Incrustation du ciel
Le décalage du contour contrôle la profondeur d’incrustation du ciel dans l’image. Le contour atténué, sorte de contour progressif, ajuste la transition de l’incrustation entre les 2 images. Les réglages par défaut fournissent un résultat équilibré. On travaille sur l’image à 100 % ou 200 % pour doser leurs effets.
Réglages du ciel
L’incrustation du ciel se dose aussi par sa luminosité et sa température de couleur. Celle-ci harmonise la teinte du ciel par rapport au reste de l’image pour que l’ensemble paraisse réaliste. La taille du ciel s’adapte automatiquement à l’image quand l’échelle est calée sur 100. La symétrie inverse l’orientation du ciel.
Réglages de premier plan
Le mode d’éclairage fonctionne avec deux modes de fusion : produit et superposition. Le premier fonce la zone de transition du premier plan en contact avec le ciel, le second l’éclaircit. Le réglage des couleurs ajuste la température de couleur du premier plan.
Sortie en calques
Deux sorties existent : par duplication du calque ou par sortie en calques. Celle-ci montre la combinaison de plusieurs calques et de masques de fusion. On pourra donc intervenir séparément sur chaque calque pour finaliser a posteriori l’assemblage avec le ciel.
Conserver les calques
L’efficacité de Photoshop est la précision automatique des masques qui rendent de manière naturelle l’incrustation du nouveau ciel. Et le collage peut s’exporter sous forme de calques pour ajuster les masques de fusion tout comme l’harmonisation chromatique du ciel par rapport au sol.
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Texte et photos : Philippe Bachelier, professeur de Techniques d’impression à Spéos